Les amours de Cléopâtre : la rencontre de l’Orient et de l’Occident dans toute sa splendeur

Cléopâtre, l’une des trois filles du roi Ptolémée XII dit le « joueur de flûte », n’était pas seulement belle ; à la fois douce et caractérielle, elle était aussi dotée d’une sensualité dévastatrice. Sa voix charmante et empreinte d’un léger accent, son intelligence, sa culture et sa vivacité d’esprit hissèrent cette future reine d’Egypte au rang des femmes les plus puissantes que l’histoire ait connues. Digne descendante de Ptolémée Ier, général d’Alexandre le Grand qui reçut les rênes de l’Egypte à la mort du conquérant, Cléopâtre VII est née au cours de l’hiver 69 av J-C à Alexandrie. À la veille de la mort de son père, celui-ci la désigna ainsi que son frère, Ptolémée XIII, comme ses successeurs. Ce faisant, Cléopâtre, âgée de dix-sept ans, devait épouser son jeune frère (qui n’avait alors qu’une dizaine d’années), afin de perpétuer la tradition lagide selon laquelle la couronne devait demeurer au sein de la famille. Mais au fil du temps, les relations entretenues par ce jeune couple se dégradèrent. Plus d’une fois, Cléopâtre tenta d’avertir son époux des manigances de ses hommes de confiance qui se disputaient alors ses faveurs. Il décida cependant de s’appuyer sur ces derniers contre sa sœur, engendrant, de fait, une bataille armée à l’automne -49 qui tourna à son avantage. Cléopâtre n’eut donc d’autres choix que de quitter hâtivement Alexandrie avec sa garde, ses servantes et une bonne partie de son trésor pour se réfugier en Syrie. Elle savait cependant qu’en y mettant le prix, elle pourrait se procurer des mercenaires pour marcher sur Alexandrie à ses côtés. Mais c’était sans compter sa soeur, Arsinoé IV, qui profita de l’exile de son aînée pour prendre sa place, aux côtés de son frère.

Cléopâtre, assise, demi nue, de face sur un trône très élevé, Gustave Moreau, XIXe siècle, Conservé au musée du Louvre, Paris
Gustave Moreau, Cléopâtre, assise, demi-nue, de face, sur un trône très élevé, XIXe siècle, Musée du Louvre, Paris
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Gandolfi Gaetano, La Mort de Pompée, XVIIIe siècle, Musée Magnin, Dijon

De son côté, le Romain Jules César, alors en lutte contre Pompée, traversa la mer pour retrouver son adversaire en Égypte où il avait trouvé refuge. Le 19 octobre -48, il débarqua ainsi à Alexandrie, où il eut vent de la rumeur colportant la mort de son ennemi que Ptolémée XIII avait fomenté, afin de gagner les faveurs du général.  Cependant, l’annonce du décès de Pompée le mit hors de lui ; Ptolémée lui avait volé sa victoire. De surcroît, il avait besoin de son rival en vie pour que ce dernier reconnaisse sa puissance et sa suprématie. César était alors furieux. Heureusement, l’Egypte recelait des douceurs qui ne pouvaient laisser un tel homme indifférent…

Installé au palais de Lochias, César décida de prendre le sort de l’Egypte entre ses mains : sans perdre de temps, il convoqua Ptolémée et sa sœur à son palais, espérant apaiser les tensions animées entre ces deux époux. Craignant de se retrouver face à son frère, Cléopâtre se faufila dans le palais de César le 22 octobre, enroulée dans un tapis. À la surprise du général, lorsque le tapis fut déroulé, une somptueuse reine apparut ainsi devant lui…

Cléopâtre devant César
Jean-Léon Gérôme, Cléopâtre devant César, 1866, collection privée

Une entrée triomphale donc. Cléopâtre avait tout juste vingt ans et César en avait bien cinquante. On ignore qui céda le premier à la tentation ou si leur amour fut consommé le soir de leur rencontre. Quoi qu’il en soit, nous pouvons être sûrs que ce jour-ci, ou dans les jours qui suivirent, César succomba à son charme. Cet homme qui, plein d’ambition, savait apprécier la beauté des femmes à leur juste valeur et quitter le monde des manigances et des stratégies pour découvrir la sensualité du beau sexe. Dion Cassius n’a-t-il pas affirmé que l’Imperator « baisait toutes les femmes qui venaient à croiser son chemin »[2] ? Toutefois, Cléopâtre n’était pas une femme comme les autres aux yeux du général ; elle ne lui inspirait pas simplement un plaisir charnel, elle lui faisait sentir qu’il tenait entre ses doigts la grandeur de l’Egypte. Lui caresser le visage le faisait remonter le passé, rencontrer les racines des Lagides. Posséder Cléopâtre, c’était entrer dans le destin d’une descendante de Ptolémée Ier, général d’Alexandre, soit du conquérant qu’il admirait tant. J’ai été particulièrement sensible à la plume de Joël Schmidt qui, dans son ouvrage sobrement intitulé « Cléopâtre », décrit leur passion de façon tout à fait poétique : « Toute sa vie passée, il a décidé, combattu, joué, aimé sans jamais goûter le repos. Cette nuit d’octobre, il la veut comme une plage, comme un rêve. Et quel plus beau rêve que celui de posséder cette Cléopâtre, cette Lagide, cette descendante de Lagos, un des généraux d’Alexandre ». De son côté, la reine d’Egypte ressentait un apaisement lorsqu’elle se trouvait protégée dans les bras du Romain. Quitter un instant l’insécurité et l’inquiétude qui vont de pair avec la possession du trône pour trouver auprès de son amant un véritable réconfort. Et puis, compte tenu de la situation, avoir dans sa poche l’un des hommes les plus influents de la République romaine était plus que rassurant!

Quand l’aube apparut, les rêves et les fantasmes s’évaporèrent aussi vite que les troubles survinrent ; amoureux ou non, César devait penser au sort de Rome et de l’Egypte. Cette dernière était alors menacée par une guerre civile que provoquait l’hostilité entre le frère et la sœur, entre le mari et l’épouse ; l’heure était alors à s’imposer en arbitre entre Ptolémée et Cléopâtre, pour le bien de tous. César remit sa douce reine sur le trône d’Egypte et, en guise de compensation, accorda à Arsinoé les rênes de Chypre aux côtés de son frère, Ptolémée XIV. Cependant, les conseillers de Ptolémée s’opposèrent à une entente avec le parti de son épouse, engageant le pays dans une guerre que remporta César au début de l’an 47 av J-C. Ptolémée XIII y trouva d’ailleurs la mort. Débarrassée d’un adversaire et d’un époux bien trop envahissant, Cléopâtre se trouva enfin en possession du pouvoir, bien que la tradition exigeait qu’elle se maria avec son tout jeune frère, Ptolémée XIV. ENCORE ! Cléopâtre aura donc épousé deux frères… Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour perpétuer la pureté du sang royal ? Enfin bref, cela ne l’empêcha pas de vaquer à ses occupations avec son beau Romain qui lui laissa les commandes de l’Egypte. Oui, je vous vois venir ; n’aurait-il pas eu tout intérêt à s’emparer de l’Egypte à ce moment fort opportun ? Bien vu, mais pourquoi risquer une guerre et semer le trouble lorsque sa maîtresse peut régner selon ses intérêts ? Et puis, le blé égyptien est bien trop précieux pour Rome pour risquer de s’en passer. Non, mieux valait laisser la situation telle quelle. En juillet -47, César quitta donc l’Egypte, laissant Cléopâtre seule, mais fort bien entourée : la reine portait en effet le fruit de leur union, le futur Césarion[3], au plus grand bonheur de Calpurnia, l’épouse de César…

L’année qui suivit, Cléopâtre rejoignit César à Rome, sur invitation de ce dernier, et assista à la célébration du quadruple triomphe de César sur la Gaule, le Pont, la Numidie, et l’Egypte. Elle y vit défiler des vaincus, parmi lesquels figuraient Vercingétorix, mais aussi sa propre sœur, Arsinoé, la reine déchue…

Cet épisode humiliant pour la reine mis de côté, Cléopâtre et César filaient le parfait amour, la première accompagnant le second dans ses déplacements, jusqu’au 15 mars -44 où le dictateur fut assassiné. Là, un nouveau chapitre s’ouvrit. Elle fut contrainte de retourner en Egypte pour ne pas souffrir de la même fin que son feu amant. Cléopâtre avait peur, terriblement peur. Peur pour elle-même, pour son fils, mais aussi pour l’Egypte qu’elle craignait voir devenir une province romaine.

Le Débarquement de Cléopâtre à TarseLe Lorrain Claude, Le Débarquement de Cléopâtre à Tarse, XVIIe siècle, Louvre, Paris

A la mort de César, le « second triumvirat »[4] que formaient Octave, fils adoptif de César, et les généraux Antoine et Lépide, dirigeait alors le pouvoir romain.

C’est lors de la bataille de Tarse en -41 que Cléopâtre rencontra Antoine qu’elle invita à rejoindre la galère royale à ses côtés. Il ne se fit pas prier ; le soir, Antoine monta dans la galère et y découvrit l’Egyptienne, « parée des atours de la déesse Vénus, étendue sous un baldaquin passementé d’or, tandis que, de chaque côté de sa couche, des éphèbes l’éventent avec des plumes d’autruche »[5]. Et hop, coup de foudre. Aussitôt, Antoine goûta aux charmes de l’éclatante reine. Les jours suivants ne suffirent pas à le faire descendre de son petit nuage. Au contraire ; fêtes et réjouissances furent organisées par l’un afin d’impressionner et émerveiller l’autre. Cependant, nous ne devons pas être naïfs ; tous les faits et gestes de la reine étaient, bien sûr, calculés. N’oublions pas qu’elle avait besoin d’une protection contre l’ambitieux Octave qui, elle le sentait bien, souhaitait s’approprier l’ensemble des territoires rattachés au pouvoir de Rome. En effet, à la mort de César, Octave et Antoine s’étaient ligués pour chasser ensemble, à travers la Thessalie, les responsables du décès de l’illustrissime général. Cela faisait-il d’eux de bons alliés pour autant ? Oh non. S’allier avec Antoine était donc la seule option dont Cléopâtre disposait pour mettre fin aux ambitions d’Octave. Elle n’avait en effet nul autre choix que de mettre de son côté le seul qui puisse réellement contrer la puissance du fils adoptif de César.

La Rencontre d’Antoine et Cléopâtre (1883), de Lawrence Alma-Tadema
Lawrence Alma-Tadema, La Rencontre d’Antoine et Cléopâtre, 1833

Cléopâtre invita Antoine à retourner avec elle en Egypte, invitation qu’il accepta aisément. Se séparer de son amante ? Que nenni. Alors commença pour les deux tourtereaux une vie pleine d’extravagance, de festivité et d’amour. Mais ils ne furent pas les seuls à profiter de cette situation : de son côté, Octave se réjouissait de la passivité d’Antoine en matière politique. Mais il y en avait une qui, cependant, souffrait terriblement de cette liaison. C’était Fulvie, l’épouse d’Antoine, qui, désespérée, tenta de renverser l’adversaire de son époux avec une petite armée. Elle initia alors ce que l’on nomme la guerre de Pérouse. Malheureusement pour elle, son armée fut rapidement défaite. Elle fut alors contrainte de fuir Rome. À la fin de l’année -40, Antoine la rejoignit à Athènes. Crises et larmes, voilà en somme ce que furent leurs retrouvailles : elle lui demanda de quitter son amante, ce qu’il refusa bien évidement. Elle n’eut alors d’autre choix que de le suivre en Italie mais, arrivée au port de Sycione, elle tomba raide morte. Selon la rumeur qui circulait alors, ce serait Antoine lui-même qui aurait été à l’origine de ce décès…

Avec le temps, les rapports de force du triumvirat fluctuèrent fortement. Pour sceller les accords de Brindes, qui conférèrent à Octave l’autorité sur l’Occident et à Antoine les rênes de l’Orient, ce dernier épousa la sœur d’Octave, Octavie, avec qui il s’installa à Athènes. Le malheur s’abattit sur la reine d’Egypte qui se sentit trahie par le grand amour de sa vie. Car oui elle l’aimait, sans doute plus intensément que César, d’un amour sincère et ô combien intense. Mais le pire était à venir ; en -36, Lépide est déchu et l’Afrique dont il avait alors la charge est placée sous la domination d’Octave. Ainsi, le triumvirat n’était plus ; seul subsistait un duumvirat des plus redoutables…. Octave devenait de plus en plus puissant et la fin d’Antoine, et de notre chère amie égyptienne, était imminente.

Quatre années s’écoulèrent sans qu’elle ne reçût aucune nouvelle de son amant. Puis, à la fin de l’hiver -36, il décida de renvoyer Octavie en Italie. Il ne pouvait plus la voir tant elle l’ennuyait à mourir et l’agaçait profondément. Pire, l’intrépide décida de couper définitivement ses liens avec Rome, sans aucune explication, et embarqua à bord d’un bateau en direction de la Syrie, sans oublier de prévenir Cléopâtre et de la prier de le rejoindre à Antioche. Mais ce qu’il ignorait, c’est qu’il était le père des deux jumeaux, Alexandre et Cléopâtre, dont elle avait accouché pendant son absence. Alors elle réfléchit : s’il voulait vraiment la retrouver, qu’il commence par l’épouser et par assumer la paternité de leurs enfants. De surcroît, il devait également se déclarer ouvertement ennemi d’Octave et s’engager à reprendre les rêves de conquêtes de César. En d’autres termes, constituer l’Empire dont son premier amant avait rêvé en plaçant Césarion comme unique héritier. Le pacte d’Antioche fut alors scellé. Malheureusement, la mauvaise gestion de la campagne et la baisse de ses capacités militaires leur firent perdre la guerre. En effet, Antoine était moins stratège que César, il faut bien le reconnaître. Et puis, le Sénat s’était aisément rangé du côté d’Octave en le sommant de se débarrasser de lui, en l’honneur de Rome. Antoine avait effectivement enragé les Romains en épousant Cléopâtre et en signant le pacte d’Antioche. Quelle idée de délaisser Rome pour une femme ?

Octave l’invita alors à le combattre « à visage découvert, s’il n’est pas un lâche » ; son plan est bien évidemment de l’attirer en Italie. Sentant le piège, Antoine lui répondit aussitôt que « bien qu’il soit d’un certain âge, il est prêt à l’affronter en combat singulier, partout où il lui plaira, en dehors de la péninsule »[6]. C’est donc Octave qui se déplaça et qui, le 30 août -31, débarqua à Actium où se trouvait alors la majeure partie de la flotte de son ennemi. La bataille est lancée le 2 septembre. C’est un vrai désastre pour Antoine. À la vue du chaos entourant la flotte de son époux, Cléopâtre, folle de rage, décida de s’éclipser et de lever les voiles. Mais son mari s’en rendit vite compte et décida d’abandonner la bataille pour la rattraper. Après une crise de nerfs puis une brève réconciliation, elle continua, seule, son chemin vers Alexandrie, laissant Antoine à Ténare où il tenta de mettre fin à ses jours. Il fut pourtant sauvé par l’un de ses lieutenants qui le conseilla de rejoindre sa bien-aimée afin de recouvrer de la force et de l’énergie pour les batailles à venir. Lorsqu’il gagna Alexandrie, il trouva son épouse négociant avec Octave la sauvegarde de l’indépendance de l’Egypte malgré leur défaite. Mais les choses se gâtèrent encore davantage l’été de l’année -30, lorsqu’Octave débarqua aux portes d’Alexandrie…

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Lorenzo A. Castro, La bataille d’Actium, 1672, Musée National de la marine, Londres

Antoine fut pris de folie lorsqu’il compris que ses cavaliers l’avaient trahi pour se ranger du côté d’Octave. Sa seule infanterie n’était pas suffisante pour contrer l’attaque de son adversaire. Pire encore, les navires égyptiens envoyés par son épouse firent marche arrière également car elle avait jugé bon de les préserver et de leur épargner une défaite certaine. Antoine fut donc trahi de tout côté. C’est alors qu’un de ses officiers, qui avait certainement mal compris un message que lui avait conduit une des suivantes de Cléopâtre, lui informa que cette dernière s’était suicidée. Succombant au désespoir, Antoine demanda à son esclave Eros de le transpercer de son épée. Eros tira alors son épée mais, contre toute attente, se transperça la poitrine avec. « On n’est jamais mieux servi que par soi-même » a-t-il dû se dire en retirant l’épée du corps de son serviteur avant de s’infliger la mort.

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François Guillaume Menageot, Cléopâtre au tombeau de Marc-Antoine, 1785, Musée des Beaux-Arts, Angers

Mais pas de bol, il survit. En rouvrant les yeux, il demanda à ceux qui l’entouraient alors de l’achever, mais ils préférèrent s’enfuir que d’exhausser son dernier souhait. Décidément… Le tumulte autour d’Antoine arriva jusqu’au mausolée dans lequel s’était réfugiée la reine avec deux servantes et un eunuque et duquel elle avait menacé Octave de se suicider avec tous ses trésors. Elle s’éleva alors en haut du mausolée afin de voir ce qui se tramait et, à la vue de cette dernière, des cris s’élevèrent. Antoine fut ainsi informé que la reine vivait toujours et demanda à être porté auprès d’elle. Il fut alors hissé à l’aide d’une corde dans le mausolée et rejoignit alors sa bien-aimée qui pleurait et se frappait ardemment le visage et la poitrine. Après un discours larmoyant que nous rapporta Dion Cassius dans son Histoire romaine, il succomba à ses blessures, au plus grand malheur de son épouse. Celle-ci reçut d’Octave quelques jours pour embaumer le corps de son feu mari et organiser elle-même les funérailles.

Elle se serait volontier donner la mort si elle n’avait pas un maigre espoir qu’Octave accorde à son pays des compromis. C’était surtout à son fils, Césarion, qu’elle pensait avant tout. Elle décida alors de jouer une ultime partie, d’user de ses charmes une dernière fois. César, Antoine… et pourquoi pas Octave ? Bien que cette idée lui fasse horreur, elle était prête à tout pour son fils. Cependant, son adversaire n’avait que faire d’elle et de sa beauté. Elle comprit donc que tout est perdu.

Cléopâtre était en étroite surveillance, sous la charge d’Epaphrodite, esclave affranchi d’Octave qui avait ordre de s’occuper d’elle et de lui rendre la vie agréable. Mais Cléopâtre n’avait plus goût à rien. Par ailleurs, elle n’avait aucune envie d’être trainée et enchainée au triomphe d’Octave de la même manière que sa sœur l’avait été au triomphe de César. Elle dépêcha alors ses suivantes de faire venir la nuit un esclave avec, entre ses mains, un panier de figues contenant un serpent. Pressant le serpent contre sa poitrine, Cléopâtre quitta le monde des vivants pour rejoindre ses amants dans l’autre monde, auquel Césarion accéda également à son retour à Alexandrie où Octave le fit étrangler.

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Makart Hans, La mort de Cléopâtre, XIXe siècle, Louvre, Paris

[1] Cité de la Basse-Egypte antique.

[2] Dion, XLII, xxxiv, ii-xxv-ii

[3] Dans Les derniers jours des Reines ; de Cléopâtre à Marie-Antoinette (p23), il est précisé que la paternité du petit garçon fut maintes fois remise en question.

[4] Second, par opposition au premier composé de César, Pompée et Crassus.

[5] Gilbert Sinoué, 12 femmes d’Orient qui ont changé l’Histoire, p58.

[6] Gilbert Sinoué, 12 femmes d’Orient qui ont changé l’Histoire, p65.


Sources :

British Museum, sous la direction de Stephen Quirke et Jeffrey Spencer, Le livre de l’Ancienne Egypte, 1995, Editions du Félin, Paris.

Gilbert Sinoué, 12 femmes d’Orient qui ont changé l’Histoire, Pygmalion, 2011.

Jean-Christophe Buisson & Jean Sévillia, Les derniers jours des reines, de Cléopâtre à Marie-Antoinette, Pocket, 2015.

Joël Schmidt, Cléopâtre, Editions Rencontre Lausanne, 1965.

Stacy Schiff, Cléopâtre, Flammarion, 2016.

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