Lors de mes études à Florence (fin août- décembre 2017), j’ai découvert I Mosaici di Lastrucci, un petit atelier de mosaïque situé via dei Macci, 9. Une petite merveille pour tous les amoureux de la culture et de l’histoire italiennes. En effet, son utilisation des techniques du XVIe siècle fait sa singularité : il s’agit du commesso Fiorentino, que l’on traduit par “mosaïque florentine”.


Très apprécié par la fameuse famille Médicis, ce procédé artistique désigne la fixation de morceaux de pierres dures (“pietra dura”) ou semi-précieuses de natures et de couleurs différentes, plus grandes que celles utilisées par la mosaïque traditionnelle. Certaines d’entre elles viennent de Florence ou d’autres villes de la région (Chianti, Fiesole). D’autres encore viennent de pays étrangers, à l’instar de l’Afrique du Sud ou de l’Afghanistan. Ces pierres sont sélectionnées pour leurs couleurs, mais aussi pour leur brillance et leur opacité. Certaines d’entre elles sont vraiment splendides, et on s’imagine tout de suite la valeur qu’elles ajouteront à la mosaïque une fois complète !


Pour créer une oeuvre de commesso Fiorentino, il faut disposer d’un savoir-faire que seul cet atelier possède ! Ce procédé se développe en plusieurs étapes et chacune d’entre elle est réalisée avec soin.

Déroulement des différentes étapes de création
La première étape correspond à la réalisation d’un dessin détaillé de ce que l’on souhaite créer. Pour obtenir un résultat satisfaisant, il est important de ne pas se lancer à l’aveugle, mais plutôt de travailler avec une idée précise du rendu final, en prenant en compte tous les détails, même ceux qui semblent insignifiants.
Une fois le dessin achevé, il est temps de passer à la découpe des morceaux de pierre qui viendront remplir chaque section du dessin. Cette étape est cruciale, car cela demande de la minutie et une grande précision pour obtenir des morceaux parfaitement taillés et adaptés à l’ensemble du projet. L’enjeu est de trouver les pierres dont les couleurs sont adéquates à celles de tous les éléments du dessin, au détail près bien sûr, pour avoir un ensemble harmonieux et cohérent.

Une fois l’assemblage terminé, il est temps de procéder à la finition. Les bords des morceaux de pierre sont polis et lissés, et chaque section est vérifiée pour s’assurer de sa solidité et de son intégration parfaite dans l’ensemble. C’est une étape importante et délicate, car elle donne au projet son aspect final et sa touche esthétique. Ensuite, il est nécessaire de coller ensemble les versos de chaque morceau de pierre avec de la cire d’abeille (colle naturelle).

Une fois polis, l’assemblage de ces morceaux, semblable à une peinture, représente des paysages, des lieux florentins, des rappels à la nature, ou encore des personnages. Le projet de création en pierre est ainsi prêt à être admiré. Chacun d’eux est unique et demande un travail méticuleux pour atteindre un résultat qui satisfait tant l’artiste que le spectateur.

A l’arrière boutique se trouvent les œuvres que l’on peut admirer ou encore acheter.
Croyez-moi, ça en vaut le coup d’oeil !
Tadaaa…








L’art de la création en pierre est ainsi un processus passionnant qui demande à la fois des compétences techniques, une connaissance des matériaux et une grande créativité. Chaque projet représente un défi unique à relever et offre la possibilité de créer quelque chose de vraiment exceptionnel. Avec du temps, de la patience et une bonne dose de talent, il est possible de réaliser des œuvres magnifiques et intemporelles en pierre. Il s’agit d’un art unique dont seuls les artisans de cet atelier détiennent aujourd’hui le secret. En effet, les grands maitres du Commesso Fiorentino étaient réticents à l’idée d’exporter leur talent en dehors de la belle cité de Florence.