Parmi les figures emblématiques de l’Antiquité, nul doute qu’Alexandre le Grand s’impose comme un des plus importants acteurs de l’histoire, dont la renommée atteignit les quatre coins du globe. Et oui, le prince macédonien fut le souverain du plus grand empire que le monde antique ait connu, ce qui le place incontestablement dans la liste des figures historiques incontournables !
Le 21 Juillet de l’an 356 avant J.-C., le roi Philippe II et sa femme Olympias donnent naissance à Alexandre. Durant son enfance dans le domaine de Mieza, le jeune prince reçoit une éducation exemplaire de ses précepteurs particuliers, parmi lesquels figure le philosophe Aristote. Il apprend alors la philosophie, la politique et découvre la magie d’Homère.
Tout en s’exerçant à devenir à la fois soldat et roi, le jeune enfant s’adonne également à la chasse et à l’équitation. La légende prétend qu’Alexandre fut celui qui réussit à dompter un cheval apporté par le Thessalien Philonicos, alors que beaucoup essayèrent en vain de l’apprivoiser. Le prince macédonien est alors fort, brillant et beau, et est déjà en possession d’un charisme indéniable…
Son père, devenu roi de Macédoine en -359, est assassiné en -336 par l’un de ses gardes.

Lui succédant aussitôt à l’âge de 20 ans, Alexandre reprend les rênes de la Macédoine, devenue une cité influente capable de prendre la tête des cités greques dans leur lutte contre l’Empire Perse. En effet, bien que souvent en conflit, les cités-Etats, qui formaient alors le monde grec, ont vu la nécessité de s’unir face à un ennemi commun : Darius III, dit le Grand Roi et souverain de l’Empire Perse, qui les menaçait dès le début du Vème siècle. Cet empire, qui s’étendait de l’Egypte à l’Indus, unifia alors une grande quantité de peuples diversifiés.
Malgré la fin des « guerres médiques » opposant Grecs et Perses bien avant la régence d’Alexandre, le désir d’anéantir les Perses et de s’émanciper définitivement de leur joug demeura tout aussi vif. C’est alors que les Macédoniens amorcèrent l’une des plus ambitieuses conquêtes que le monde ait connues. En -324, son armée, à laquelle s’ajoutent 7 000 fantassins et 600 cavaliers envoyés par les cités grecques adhérant à la Ligue de Corinthe*, fut prête à devenir maitre de l’Asie Mineure. Plusieurs cités grecques se trouvèrent alors soulagées de l’autorité Perse. Alexandre en vint à affronter directement le Grand Roi en Cilicie, près d’Issos. Bien que supérieur en nombre, les Perses fuirent devant la tonicité de l’illustre macédonien. Ce dernier, conscient du danger non négligeable que représentait la flotte perse, décida de conquérir les ports tels que Sidon, Byblos et Tyr.

En -332, Alexandre atteignit les portes de l’Egypte qui s’ouvrirent sans aucune opposition. Les Egyptiens accueillirent chaleureusement le nouveau conquérant qu’ils tenaient en haute estime, si bien qu’il sera sacré Pharaon. Rien que ça… Le sanctuaire à Louqsor, où Alexandre fut représenté en pharaon, en est bien la preuve. Avant son départ, Alexandre fonda la ville d’Alexandrie dont le rayonnement fera d’elle un grand centre culturel et deviendra, dans les premiers siècles de notre ère, l’un des cinq patriarcats chrétiens. Voyant son pouvoir s’agrandir, Alexandre, qui était alors en possession de nombreuses villes et pays, n’oubliait guère sa querelle avec Darius. Après la défaite d’Issos, celui-ci avait rassemblé une nouvelle armée composée de 500 000 à 1 million d’hommes (nombre variant selon les sources). Le Grand Roi choisit de s’installer dans la plaine de Gaugamèles où la bataille commença le 1er octobre. Il s’agit encore une fois d’une défaite écrasante pour Darius qui choisit, une fois de plus, de prendre la fuite. Durant les mois suivants, Alexandre s’obstina à trouver le Grand Roi qui s’était réfugié à Ecbatane. Ayant perdu confiance en ce dernier, ses gouverneurs en vinrent à se lever contre lui et à l’assassiner… Ce qui facilita grandement la tâche du Macédonien.
Charles le Brun, L’entrée d’Alexandre à Babylone, XVIIème, Louvre, Paris
Sa victoire à Gaugamèles lui ouvrit les portes de Babylone et Persépolis (bien qu’il ait rencontré quelques difficultés) et devint Grand Roi à son tour : Alexandre fut désormais le chef du plus vaste empire du monde. Mais son désir de gloire et de conquête le poussa à vouloir étendre son pouvoir de nouveau. C’est ainsi que le jeune empereur se lança à la conquête de l’Inde à partir de -326. Il y affronta le roi Poros, dont l’armée comprenait 300 chars et 200 éléphants de guerre, et sortit finalement vainqueur de cette bataille. Mais les temps étaient durs en Inde au début de l’été avec l’arrivée de la moisson accompagnée de pluies torrentielles. Souhaitant retrouver les leurs et leur patrie, les soldats perdirent motivation et demandèrent à retourner chez eux. Bien que désenchanté par la tournure que prit son expédition, Alexandre accepta finalement de mettre un terme à son ambition.
Afin de célébrer son retour, Alexandre organisa d’interminables orgies ainsi que des noces grandioses entre ses officiers et des femmes perses. Lui-même, bien que déjà marié à Roxane, prit pour épouse l’une des filles de Darius appelée Stateira II. Deux ans plus tard, Alexandre fut pris d’une fièvre à laquelle il succomba le 21 avril -323. Sur le chemin du cortège, celui-ci est intercepté par Ptolémée Ier, roi d’Egypte, et est conduit à Alexandrie. A sa mort, bien que l’unicité de son empire fut rompue, ses exploits ne furent pas oubliés de sitôt : aujourd’hui encore, le nom d’Alexandre le Grand nous évoque un homme dont les victoires l’amenèrent à devenir le souverain du plus grand empire de l’histoire antique. Cette figure, portant à son apogée le pouvoir grec, sera un exemple pour les futurs empereurs, à l’instar de Napoléon qui a en commun ce désir de pouvoir et de conquête si chers à Alexandre.
*Ligue qui avait accordé à Alexandre le titre de général en chef en -338 dont l’objectif était d’instaurer la paix entre les Grecs afin de mieux appréhender leur lutte contre les Perses.